Beaucoup ici connaissent l’histoire du monsieur qui est venu s’installer au bar où j’étais avec des amis pour me raconter son opération des dents de sagesse (je l’aborde brièvement dans ma FAQ). Une semaine plus tard alors que j’étais en train de siroter ma bière au comptoir (de la Kro si vous voulez tout savoir, oui c’est pas de la vraie bière et oui je suis capable de boire du Billecart un jour et de la Kro le lendemain tout comme je suis capable de camper sous la pluie un jour et d’aller arpenter les couloirs d’un palace le lendemain, je suis tout terrain), le barman me dit qu’il a revu « cet homme », qu’il semblait me chercher et il me demande si je désire qu’il le foute manu militari à la porte la prochaine fois. J’ai poliment décliné l’offre car je savais que le monsieur ne pensait vraiment pas à mal et, connaissant le barman, la sortie du lieu allait être fortement humiliante (il avait une patience très limitée avec les hommes qui dérangeaient les femmes dans son bar).
Cet exemple fait rire beaucoup de gens, moi y compris maintenant, cependant sur le moment je dois vous avouer que cela m’a un peu agacé et, même si c’est un cas extrême, je trouve que c’est un bon exemple pour parler de la barrière entre ma vie professionnelles et ma vie privée. Dans ce cas là, le barman s’est transformé en ouvrier chargé de reconstruire ladite barrière pour protéger ma vie privée mais j’aimerais vraiment éviter d’avoir un garde du corps armé de parpaings (et on le prononce parpainGs, à la toulousaine s’il vous plait) pour éloigner les envahisseurs.
Quoique, maintenant j’ai l’image en tête et cela me fait beaucoup rire.
Bref, reprenons.
Depuis le premier mail, nous mettons en place certaines barrières face à l’autre pour protéger notre vie privée, et nous voyons au fur et à mesure de la relation si nous avons envie de bouger ces barrières ou non. Certaines personnes me dévoilent toute leur vie dès le premier échange écrit, j’ai toujours trouvé cela très touchant car j’y vois une énorme marque de confiance. D’autres personnes ont besoin de plus de temps pour se confier et c’est très bien aussi. Ce qui compte selon moi c’est de laisser l’autre décider de ce qu’il a envie de partager ou non et de laisser les choses se faire à leur rythme.
Lors de mes rencontres, j’aime beaucoup discuter, en savoir plus sur votre vie, sur vos projets, sur vos joies et sur vos peines. Ce n’est pas du tout pour vous « étudier » façon sociologue mais parce que je m’intéresse aux gens que je rencontre, je trouve toujours cela très enrichissant (j’apprends tellement de choses !) et cela me permet aussi de mieux vous connaître, de cerner vos attentes, vos envies, etc. Cependant je préfère rassurer : ce n’est pas un interrogatoire, vous pouvez me dire « Joker » à tout moment et je ne vais pas me vexer car il en est de même pour moi. Si je n’ai pas envie de vous dévoiler certaines choses, cela me regarde. Nous nous sentons à l’aise avec ces Joker-là et c’est important de les respecter. Peut-être qu’ils évolueront, peut-être pas.
Nous pouvons chacun décider de garder certaines choses pour nous. Vous pouvez décider de me parler de votre vie de famille mais vouloir garder votre boulot secret, c’est très bien, vous pouvez même vous inventer une vie professionnelle si ça vous chante. Si vous me dites que vous êtes la Reine d’Angleterre et bien, écoutez, je vais jouer le jeu car c’est une barrière comme une autre, je ne vois pas pourquoi je ne la respecterai pas (par contre vous avez intérêt à débarquer avec des scones, de la crème et de la confiture !).
Vous êtes espion pour le KGB ? Super, dites m’en plus !
Vous êtes éleveur de licornes dans le Cantal ? Faites moi rêver !
Mais qu’est ce que je considère comme du dépassement de barrière ?
La liste n’est pas vraiment exhaustive mais cela peut être :
- Être insistant sur des sujets pour lesquels j’ai posé mon « joker » ou négocier mes limites.
Ai-je réellement besoin d’en dire plus ?
Dans cette même catégorie je voudrais aussi mettre ceux qui décident d’eux-mêmes de bouger les barrières car « ça va, on est amis/je suis amoureux/on se voit depuis un moment/etc. ». C’est un grand NON. Imaginez que je débarque dans un bar que j’aime, où je connais le barman et que je décrète que je paie 50% de ma note/je passe derrière le comptoir pour m’improviser DJ/je change la déco du bar, vous trouveriez ça normal ? Non, absolument pas. Par contre, vu que je suis une habituée sympathique, il m’est arrivé qu’on me laisse les manettes de la musique. Et qu’on me les retire après 2 Justin Bieber et 3 Rihanna. Je suis une Djette incomprise, que voulez-vous.
Et si je refuse de vous voir pour une raison qui m’appartient (pas de feeling ressenti par rapport au mail, dépassement des limites, etc.) il est inutile d’insister lourdement. Aussi, il est inutile de vous créer d’autres adresses mails pour tenter de me rencontrer ou de contacter une collègue pour avoir un duo en ma compagnie. Si vous ne savez pas respecter un « non » alors je vous invite vivement à utiliser ce temps libre pour revoir la leçon n°1 des relations : le consentement.
Tant qu’on est dans la catégorie des personnes qui reviennent à la charge alors que j’ai refusé de les voir, j’ai toujours trouvé très surprenant de lire certaines « explications ». Les excuses les plus courantes que j’ai eu sont : « c’était pas moi c’était mon frère/cousin/pote », « c’était pas moi je viens d’avoir ce numéro de téléphone » ou encore « c’était pas moi je rentre tout juste de Miami où j’ai passé 5 ans ». Bon, ça me fait rire mais faudrait que certains pensent à arrêter de nous prendre pour des truffes (en parlant de truffes, si jamais vous voulez m’en offrir ne vous gênez pas, j’ai super envie de cuisiner avec en ce moment. J’ai aussi envie de caviar mais je suppose que je n’ai pas d’éleveur d’esturgeons dans mes lecteurs. Par contre si vous faites pousser des légumes/fruits vous me comblerez de bonheur si vous en amenez à notre rencard !).
- L’utilisation de toute information que je ne vous ai pas donné directement ou qui n’est pas mentionné sur mon site.
Prenons un exemple : un jour vous me voyez entrer dans un immeuble avec mon chien, vous en déduisez que j’habite surement ici.
La bonne conduite : considérer cela comme une non-information et continuer notre relation comme avant.
La mauvaise conduite (on ne va pas mentionner ici le fait de courir pour me rattraper dans la rue et me claquer la bise, on sait tous que cette version aura une fin pénible pour tous les deux) : dévoiler qu’on détient une information sur moi comme si de rien n’était. Par exemple, si vous me dites « Dis-moi, je t’ai vu sortir avec un chien tel jour à tel heure de tel endroit, je suppose que c’est là que tu habites. Ça tombe bien je sors souvent dans le coin, je pourrais te texter de temps en temps pour prendre un café ? », c’est un dépassement de mes barrières. Donc si vous me croisez sortant d’un immeuble, dans un bar totalement pompette en train de passer du bon temps avec des amis, dans une supérette en train d’acheter mon poids beurre de cacahuètes ou en train de me balader à dos de Licorne Place du Capitole, n’essayez pas de vous inviter dans cet espace, vraiment. Tout mon entourage maitrise le parpaing avec brio. Je n’ai pas envie de me fatiguer à devoir gérer les personnes qui ne savent pas se contenter de cette belle bulle et veulent absolument envahir ma vie privée. Mes proches et ma tranquillité passeront toujours avant cette activité.
Je tiens quand même à préciser que si nous nous croisons par hasard dans la rue ou dans un bar, ne commencez pas à hyperventiler. Je sais évidemment faire la différence entre une rencontre fortuite et une intrusion volontaire, nous pouvons nous sourire et poursuivre notre route/soirée tranquillement, chacun de notre côté. Par contre si vous me voyez un peu (trop) pompette en train de faire n’importe quoi, pitié ne dites rien. Je tiens à garder mon image de fille un peu classe (et le peu de dignité qu’il me reste).
- Souhaiter que je vous dise des mots d’amour ou souhaiter que notre relation évolue vers une relation privée.
J’ai déjà abordé ce thème dans « Une princesse à sauver » mais il est bon de redire certaines choses car apparemment certains ne se sentent pas concernés. Toute relation en dehors de ce cadre professionnel sera impossible pour la simple et bonne raison que mon cœur est déjà pris depuis un bon moment déjà.
De plus, je ne suis pas une personne qui dit des mots d’amour à la légère, j’ai besoin de les ressentir pour les dire, c’est mon cœur qui parle et non ma bouche. C’est vrai que je pourrais tout à fait les dire pour vous faire plaisir ou pour « fidéliser » mais je vous mentirais et je ne serais pas à l’aise avec ça.
- Vouloir absolument me croiser « en dehors ».
Il m’est arrivé plusieurs fois qu’une personne que je ne connaissais pas m’écrive pour me dire « Je pense que je vous ai vu à tel endroit/dans telle rue tel jour ». Je comprends qu’on puisse laisser son imagination s’amuser quand on croise une femme rousse dans la rue, mais quand c’est suivi d’un « j’ai faillit venir vous voir mais vous étiez avec une amie », là je souffle très fort devant mon ordinateur.
Déjà, il faut savoir qu’à CHAQUE fois qu’on m’a dit ça, ce n’était pas moi. Ensuite, c’est malsain. Notre rencontre ne peut exister que dans la bulle que j’ai envie de nous accorder, pas en dehors. En plus d’être malsain, venir me voir dans la rue va être profondément désagréable pour tous les 2 : pour moi car je n’ai aucune envie d’être dérangée par un inconnu dans ma vie privée et pour vous parce que je ne me gênerai pas pour vous faire savoir mon mécontentement.
Les conséquences des dépassements de barrière
Je comprends complétement cette envie de me connaître un peu plus mais je tiens à maintenir une certaine barrière entre ma vie professionnelle et ma vie privée. Je suis toujours triste quand je constate que la personne tente de la forcer. Même si nous avons passé de bons moments ensemble, la seule chose que vous allez gagner sera de ruiner tous nos souvenirs (et de vous prendre une porte dans la tête à défaut d’un parpainG). Je trouve cela très dommage quand les beaux moments et tout ce que vous avez pu m’offrir sont gâchés en quelques mails/quelques phrases et que le sourire que vous aviez su mettre sur mon visage s’efface pour laisser place à des soupirs et des yeux levés au ciel.
Une rencontre doit rester une jolie parenthèse pour tous les deux et non une charge qui pèse sur ma vie privée, sur mes autres activités, sur mon sommeil, sur mon couple, sur mon temps pour moi, etc. Il est hors de question que je me fatigue à devoir remettre mes barrières encore et encore face à quelqu’un qui refuse de les respecter et donc de me respecter.
En résumé « En voulant plus, vous aurez moins »
Pour la plupart des gens que je rencontre ces barrières paraissent évidentes, heureusement. Toutefois, je sais par expérience que d’autres me diront « Bah non, moi je ne vois pas ça comme ça » et sortiront un Power Point sur « Comment Louise devrait mettre ses barrières et pourquoi AVEC MOI C’EST PAS PAREIL ». Le point primordial ici c’est que je parle de mes barrières. Pas des vôtres. Pas de celles d’une collègue qui vous a raconté toute sa vie et chez qui vous preniez des cafés tous les dimanches. Les miennes. Donc partant de là il n’y a aucune « discussion » à avoir. Si cela ne vous convient pas, vous êtes libre d’aller voir ailleurs afin de trouver la jolie relation qui comblera vos attentes.
« Et moi, ai-je le droit d’avoir des barrières ? »
Bien sûr !! Pour me rencontrer, certaines choses ne sont pas négociables mais comme vous avez pu le voir sur mon site je ne demande pas de photo obligatoire et je propose des moyens de paiement qui vous permettent de garder votre identité pour vous (les recharges qui s’achètent en bureau de tabac). Ainsi, vous choisissez ce qui vous met à l’aise (attention : c’est MA manière de fonctionner, n’allez pas vous plaindre auprès d’une collègue qui demande une photo obligatoire car ce sont SES barrières et si cela ne vous va pas, cherchez ailleurs).
Tout le monde est différent donc je vous encourage vivement à me parler de manière sincère de vos limites ou de vos questionnements par rapport à ça. Cela vous permettra d’être plus à l’aise et de profiter pleinement de la rencontre. Par exemple, vous pouvez :
- Ne pas souhaiter m’embrasser (ou vouloir réserver certaines pratiques à votre vie privée)
- Me rencontrer à l’hôtel plutôt que chez vous (et inversement)
- Ne pas être vu en public avec moi donc préférer le repas en chambre ou le diner fait chez vous
- Me demander de venir en tenue très discrète (jean, basket, etc.)
- Me demander de ne pas porter de talons (j’ai souvent cette demande d’ailleurs)
Dites-moi tout !
Par contre il est vrai que quand je rencontre quelqu’un qui refuse de me raconter quoique ce soit sur lui et sur sa vie, cela à tendance à me bloquer. Certains vont dire que c’est pour garder le mystère, moi cela me met mal à l’aise tout simplement. J’ai quand même besoin d’un minimum de connexion pour partager un beau moment.
« Et si ça arrive quand même, on fait quoi ? Dois-je partir en courant le plus rapidement possible pour éviter les parpaings ? »
Non, restez là !!!! Évidemment nous ne sommes jamais à l’abri d’une maladresse, de mon côté comme du vôtre. Nous n’avons pas les mêmes curseurs sur ce qui est intime ou non, ce qui tient du privé ou pas, notre éducation ou notre culture jouent beaucoup là-dessus.
Nous sommes humains et comme je l’ai dit j’aime apprendre à connaître l’autre donc je considère normal et sain qu’on veuille me connaître un peu mieux aussi (une personne qui ne s’intéresse pas à qui je suis me ferait même fuir). Tant que cela n’est pas une limite qui est écrite noir sur blanc sur mon site, ce qui compte c’est que je sente que la personne n’est pas mal intentionnée et ne cherche pas à revenir à la charge plus tard d’une manière ou d’une autre. Si jamais l’un de nous deux fait une bourde, je trouve qu’il est bien d’en discuter car ce qui me semble logique peut ne pas l’être pour vous. C’est donc une occasion pour voir cela ensemble et repartir main dans la main, sur de belles bases.
Je vous embrasse