Il y a quelques temps j’ai reçu le message d’un homme qui me demandait si j’étais capable de réparer son cœur brisé par une rupture douloureuse. J’aurais tellement aimé pouvoir lui dire oui !
Comme beaucoup j’ai connu cette situation, avoir l’impression que le corps entier part en morceaux, l’estomac noué, les larmes qui viennent au moindre souvenir, la colère, le désintérêt pour tout, les nuits d’insomnie, les journées passées au lit ou sur le canapé à regarder des films tristes en s’enfilant des litres de glace, la recherche désespérée d’un remède pour faire disparaitre la douleur ou au moins l’atténuer.
J’aurais aimé, moi aussi, dans ces moments là trouver un « pansement » pour guérir mon cœur meurtri, mais il n’y a rien à faire à part laisser passer le temps et savoir s’entourer d’amis et d’amants à l’écoute.
Certains d’entre vous m’écrivent suite à des ruptures douloureuses, voire suite à des décès et c’est toujours un moment très sensible pour moi aussi.
Je voulais vous en parler pour rassurer ceux qui hésitent à me contacter, ceux qui ont peur de ne pas « être à la hauteur », ceux qui pensent qu’ils ne sont pas encore assez guéris pour faire ce genre de rencontre…
Premièrement vous n’êtes jamais obligé de quoique ce soit avec moi.
Si nous nous rencontrons mais que vous ne vous sentez pas d’aller plus loin je ne vais pas me vexer. Surtout dans les cas de deuil, je suis parfois la première femme que vous aller prendre dans vos bras, embrasser, toucher…depuis le décès de votre compagne. C’est très intime, très puissant et cela peut prendre du temps. Parfois vous pensez être prêt et votre corps vous fait comprendre que non. Vous n’avez pas à vous excuser, nous pouvons discuter, rigoler autour d’un verre de vin et nous prendre dans les bras juste pour le réconfort. Ce n’est pas un échec, vous pensiez pouvoir grimper l’escalier en courant mais votre corps et votre cerveau vous freinent dès la première marche. Une marche c’est déjà énorme, peut-être le début d’un déblocage qui se fera à son rythme.
Deuxième point : n’ayez jamais honte de pleurer avec moi.
Il m’est arrivé d’avoir des hommes qui se mettaient à pleurer pendant que nous étions au lit ou quand ils me racontaient leur chagrin. Tous se sont platement excusés et certains sont même allés jusqu’à courir s’enfermer dans la salle de bain pour ne pas craquer devant moi.
Vous avez le droit de pleurer. Je comprends aussi que cela mette mal à l’aise. En règle générale, les hommes sont encouragés à ne pas montrer leurs émotions et les pleurs sont souvent vus comme une réaction faible, une non-maitrise de ses émotions. Autant vous dire que cette injonction au contrôle des émotions n’est pas ma tasse de thé !
Certains s’excusent de « gâcher un moment joyeux ». Il est vrai que j’insiste beaucoup sur le fait d’aimer les rencontres rigolotes et pleines d’humour mais je suis aussi là pour les périodes moins joyeuses de la vie. Quand je passe une bonne soirée avec des amis, si l’un d’entre eux se met soudain à pleurer ou à nous raconter quelque chose de triste, je ne vais pas le traiter de rabat-joie ! Non, je lui sers un verre, je m’en sers un, je lui prends la main et je lui demande de me parler. Vu que je suis ultrasensible (encore plus quand j’ai bu quelques verres), je finis souvent moi aussi avec les larmes aux yeux tout en le consolant. Bon, mon maquillage est foutu mais au moins la personne est écoutée et c’est important de pouvoir se confier quand ça ne va pas.
Pour les hommes veufs, sachez que vous pouvez me parler de votre compagne, vous pouvez aussi bien m’évoquer les bons souvenirs (votre rencontre, votre mariage, la naissance de vos enfants…) que les moins bons (la maladie, la mort, la souffrance…). Je suis là aussi pour ça, pour vous connaître et pour connaître ce par quoi vous êtes passé. Vous pouvez aussi choisir de ne pas m’en parler, je ne vais pas vous faire un interrogatoire ce serait totalement déplacé de ma part.
Tout ça pour dire que si je n’ai pas la faculté de réparer les cœurs brisés, nous pouvons faire un bout de chemin ensemble. Le temps d’aller un peu mieux. Le temps , peut-être, de retrouver une belle compagne avec qui construire une nouvelle histoire. Je suis toujours ravie quand un homme que je fréquente m’annonce qu’il a rencontré quelqu’un, qu’il est amoureux. Le moment est alors venu pour moi de m’effacer et de vous souhaiter le meilleur dans cette nouvelle aventure.